Du commun à l’intime

Le rapport intime à l’eau, se traduit ici par un encloisonnement progressif des rapports à l’extérieur, des rapports à l’eau. « L’eau anonyme sait tous mes secrets » .

En coeur de vallon, au milieu de l’enclos, l’enceinte des thermes abrite des espaces plus refermés, réservés à différents rapports privilégiés à l’eau.

Chaque enveloppe développe un rapport particulier à l’eau, en faisant appel à un sens différent. Le goût de l’eau, sa parole, son poids, son parfum, sa couleur. Elles jouent les unes avec les autres au milieu d’un grand bassin d’eau qui occupe toute la surface de l’ancienne blanchisserie et qui reflète tout son espace intérieur, évidé. Elles paraissent flotter, en suspension, dans l’air comme dans l’eau, dans l’espace comme dans le son.

Chacun de ces théâtres entretient un rapport particulier avec ce grand  bassin qui les accueille, et présente une transition différente entrel’espace commun et l’espace intime. On passe dessous, on grimpe, on se faufile…

Aux confins de cette lente progression de l’enfermement, ces sous-espaces intimes proposent un rapport à l’eau particulier, et s’ouvrent à monde infini des rêveries, au coeur de cette « immensité intime » dont parle Gaston Bachelard dans La poétique de l’espace.