Comme son nom le laisse deviner, Kervallon possède les caractéristiques topographiques d’un vallon avec une descente de soixante-dix mètres de dénivelé et deux versants.
La descente de Kervallon commence au niveau du plateau du Polygone qui doit son nom à sa forme géométrique. Ce plateau est délimité par le Parc d’Eole au Nord-Ouest et les murs remarquables du champ de tir au Sud-Est. Historiquement, il fut pendant quelques années un champ de tir pour entrainer les artilleurs. Toutefois, les avancées techniques le rendirent rapidement désuet et il fut transformé en 1868 en aérodrome pour la marine. Le plateau fut ensuite utilisé entre les deux guerres mondiales comme hippodrome. Enfin, à la fin de la seconde guerre mondiale, la ville est détruite à 75 %. Elle doit s’organiser pour reloger les survivants. Un quartier de baraques prendra place sur le plateau jusqu’en 1976. Aujourd’hui, le plateau est devenu un lieu attractif de la ville : il se compose d’un quartier pavillonnaire, d’un grand pôle commercial et depuis deux ans de l’ARENA, un complexe sportif et culturel à l’échelle de la métropole.
Après avoir exprimé dans la première partie l’absence de repères à travers le regard des habitants, nous souhaitons nous intéresser maintenant au manque de lien entre le plateau et le parc de Kervallon. Physiquement très proches, la descente ne se fait pas naturellement. La trame urbaine et les obstacles paysagers forment un ensemble où le plateau et le parc représentent deux entités se tournant le dos. Comment donner alors une vue de la descente depuis le plateau? Nous avons retrouvé cette problématique en arrivant en bas de la descente. Au niveau du barrage, le parc est dissimulé derrière la végétation et le mur délimitant le territoire de la marine. Les deux entrées principales de Kervallon, l’une située au point le plus haut au niveau du plateau du Polygone et l’autre positionnée au point le plus bas au niveau de la Penfeld, ne sont pas reliées avec le parc. Comment donner alors de la visibilité au parc ?
Quant aux deux versants de Kervallon, ils s’organisent au Nord avec le quartier de la Cavale Blanche et au Sud avec le quartier de Quéliverzan.
Au Nord, la Cavale Blanche est constituée d’un tissu pavillonnaire dense. C’est un quartier très prisé par les brestois pour sa proximité avec le centre ville et pour sa qualité de vie offerte par son environnement. Le prix au mètre carré figure parmi les plus élevés de la ville de Brest. Les nombreuses allées qui se faufilent entre les clôtures des pavillons donnent un effet de labyrinthe. Quelques allées mènent jusqu’au parc de Kevallon ; ces petits chemins sont essentiellement empruntés par les habitants du quartier. Ces derniers représentent des entrées intimes sur le parc de Kervallon, paraissant invisibles depuis l’extérieur.
Au Sud, Kervallon côtoie le lycée du Puy de Lôme et laisse place au quartier de Quéliverzan représenté par ses quatre tours bleues emblématiques du paysage brestois. Depuis ce versant, un seul grand escalier descend jusqu’au creux du vallon. Par ailleurs, un grillage entoure les terrains de sports situés entre le lycée et la lisière du parc de Kervallon. Cette clôture marque la frontière avec le vallon. Comment inscrire alors Kervallon dans le tissu urbain ?
