Un monde dans un monde

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Le parc de Kervallon s’est découvert à nous tout doucement, au rythme d’une carte aux trésors, constituant naturellement notre site « projets », tel un voyage le temps d’un semestre. Nous l’avons parcouru en long, en large et en travers, par l’interview des promeneurs, des jardiniers qui croisaient notre chemin. Et c’est seulement, une fois arrivés au temps de l’analyse de nos premières investigations que nous nous sommes aperçus de l’emprise du site sur nous, tel un envoûtement. L’analogie avec la carte aux trésors nous a permis de nous «détacher» quelque peu de cette «magie» en considérant ce lieu comme une unité à part entière, fonctionnant très bien toute seule.

Aujourd’hui, le site de Kervallon est considéré par ses habitués comme un parc avec des jardins partagés occupant partiellement trois plateaux. Au sein de celui-ci, plusieurs figures se dévoilent. Le jardinier, intégré au lieu, le marque de sa présence suivant les saisons. Ce dernier témoigne du mélange de plusieurs générations provenant de différents quartiers environnants. Le joggeur, un personnage récurrent du site. Il se sert de la topographie du lieu pour pratiquer son activité, mais un peu trop dynamique : difficile de le faire parler. Il aurait pourtant tant de choses à raconter… Enfin le promeneur et son chien, un duo d’habitués des parcs urbains situés en bordure de quartiers pavillonnaires. Tant le maître et son compagnon sont heureux de se retrouver en ce lieu que la question de «qui promène qui» est posée.

Les nombreuses ruines en pierre témoignent des activités passées et constituent de vraies curiosités. Elles contribuent au charme bucolique du lieu. Un lieu naturel et secret, une promenade privilégiée pour les habitants des quartiers voisins. Un « monde » au sein d’un autre monde. Une ambiance singulière qui se distingue des quartiers environnants. Il pourrait être appelé la « petite Penfeld ». A l’image de la Penfeld, c’est un « monde » que personne ne devine de l’extérieur. Comment conserver alors la richesse du lieu et révéler son patrimoine ?

Notre investigation s’est beaucoup focalisée sur le parc, mais nos lieux d’intervention ne seront sans doute pas le parc. Au contraire, nous avons la volonté de préserver sa singularité et son coté mystérieux qui nous ont séduits. Comment inscrire Kervallon au sein d’un projet métropolitain tout en conservant la richesse du lieu ?

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