La jussie menaçante


Depuis quelques années, une nouvelle ressource a fait son apparition au sein du marais. En hiver, de belles taches brunes sillonnent les franges du marais, en été, elles se révèlent être de jolies fleurs jaunes. Pourtant, derrière ces nuances de saison, se cache une autre réalité : la jussie menace l’équilibre de l’écosystème du marais de Brière. La jussie est apparue dans le marais suite à l’action de l’Homme sur ce territoire. En effet, avant d’être une plante invasive, c’est une plante d’aquarium. Petit à petit, l’Homme l’a rejeté au sein du marais et celle-ci s’est alors développée de façon exponentielle, rendant inutilisables certaines prairies naturellement propices à l’élevage : les bêtes ne peuvent pas faire de la jussie un aliment.

Aujourd’hui, un plan de préservation et de sensibilisation a été mis en place par le PNR de Brière. Des campagnes d’arrachage se développent et réunissent les riverains du marais afin de les impliquer davantage dans la gestion de leur milieu et du rôle qu’ils peuvent jouer dans la préservation de sa biodiversité. Bien qu’invasive, la jussie n’est pas uniquement nuisible : les caractéristiques qu’elle peut présenter par phytoépuration sont une qualité qui mérite d’être développée. De plus, si des roselières suffisamment denses limitent la propagation de la plante. Associées à d’autres expérimentations comme le maraîchage, il pourrait être intéressant de trouver un équilibre. En effet, la jussie peut, elle-aussi, être exploitée économiquement. A l’image du canal du Viqueirat où la jussie s’est développé et a envahi les rives, il pourrait être proposé de développer une industrie de papeterie à partir de cette ressource.

L’eau, terre de conflit

Comme nous l’avons constaté tout au long de ce semestre, l’eau est une donnée importante du marais. Synonyme de conflits, l’eau est l’enjeu majeur de ce site. Si la régulation des niveaux ne constitue pas un enjeu architectural, elle est au centre des discussions et des débats. Elle oppose les intérêts de chacun des acteurs. Si les grandes fédérations obtiennent gain de causes, les personnes isolées dans leurs motivations ne peuvent peser dans le choix des niveaux d’eau. C’est le cas des coupeurs de roseaux. Il est donc indispensable de proposer un lieu de rencontre neutre, où chacun puisse exprimer ses besoins et faire connaître sa profession auprès des autres acteurs et du grand public pour permettre une discussion plus souple autour de cette question.

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