Une bulle de nature en attente de son avenir
Le golf de la Baule, inauguré pour la première fois en 1976 sur la commune de Saint-André-des-Eaux d’après l’idée originale de l’homme d’affaires François André ; est devenu le plus grand golf de France en terme de réserve foncière en 2004. A la suite des trois agrandissements de ses parcours entre 1990 et 2004, il a atteint la surface maximum des terrains prévus à cet effet dès 1929 par François André.
Avec ses 45 trous répartis sur 3 parcours et son practice, il fait également partie des 5 plus grands golfs de France évalués sur l’offre de jeu.
Avec son nom, le Golf International Barrière la Baule détenu par le légendaire et luxueux groupe Lucien Barrière est le golf le plus renommé de France, très prisé par une riche clientèle parisienne et européenne. En complétant l’offre des resorts Barrière à la Baule, station balnéaire très réputée, le golf de la Baule est enfin et surtout inscrit dans un réseau de tourisme de luxe fonctionnant dans une totale autarcie.
Mais depuis 2004, le golf s’est figé. Plus aucune extension n’est envisagée, ni d’ailleurs envisageable. Ses 220 hectares de jeu réservés à la pratique luxueuse de quelques centaines de golfeurs aguerris renvoient l’image d’un sport élitiste, cher et difficilement accessible au plus grand nombre. Pourtant, ce sont 220 hectares de nature – d’une nature architecturée bâtie de toute pièce certes, mais de nature tout de même – qui ont été mis en réserve entre la station balnéaire de la Baule et le parc naturel régional de Brière. 220 hectares de nature entretenue et préservée pour le bon déroulement du jeu qui sont devenus, en quelques décennies, l’abris d’espèces animales et végétales protégées.
En somme, une bulle de nature de 220 hectares figée dans ses limites cadastrales, fermée à tout ceux qui ne paient pas pour jouer au golf – fermée donc, en attente d’une évolution concrète tandis que la démocratisation du golf promis par sa fédération ne vient pas et que sa pratique est en déclin.
A l’horizon 2020, le golf de la Baule, plus grand golf de France, se laisse donc mourir ; à l’image de son hôtel dont le montage financier s’est effondré en 2001 et a laissé place à une résidence de vacances fermée la moitié de l’année, véritable village fantôme le reste du temps.