Vous avez dit indivis…?


« Le marais c’est 21 communes et plus de 100 000 habitants »

Le marais indivis, appelé également Marais de Grande Brière Mottière est une vaste étendue plane d’où émergent quelques buttes, îles et lignes verticales. La faible altitude de ses abords, associée à la présence de la végétation arborescente sur le pourtour, explique la faible exposition aux vues du marais indivis, qu’on aperçoit cependant depuis l’extrémité des chemins ruraux qui le desservent. Le marais privé constitue un paysage encore plus horizontal que la Grande Brière, car il est davantage exploité, et de fait, mieux entretenu. Jusqu’au XVIIIème siècle, les marais de Brière, de Besné et de Donges forment un seul ensemble dénommé “marais de Donges”. Les 21 communes, dont les habitants sont encore de nos jours propriétaires des 7 000 hectares du marais indivis de Grande Brière Mottière, sont issues des dix-huit paroisses de l’Ancien Régime. La copropriété trouve sa base juridique dans les lettres de François II, Duc de Bretagne, en 1461 mais les droits d’usage semblent remonter beaucoup plus loin dans le temps. Lors des divisions paroissiales et des constitutions de communes, les habitants conservaient leurs droits. C’est ainsi qu’on peut expliquer les droits des habitants de La Turballe, commune détachée de Guérande au XIXème siècle et aussi ceux d’Escoublac dont pourtant le contact cesse avec le marais entre le XIème et le XIIIème siècle (création de la paroisse de Saint-André-des-Eaux). Louis XVI, en 1784, réaffirma les droits des Briérons.

La révolution reconnut, elle aussi, les droits des Briérons par le décret du 5 janvier 1791 et la loi du 28 août 1792. Depuis cette époque, tous les régimes successifs ont admis et respecté le statut particulier de ce territoire géré depuis 1838 par la Commission Syndicale de la Grande Brière Mottière (CSGBM), composée de 21 syndics, un élu de chaque commune. En 2017, le statut d’indivision est toujours en place, et la gestion du marais indivis toujours exercée par la CSGBM au nom de tous les habitants copropriétaires.

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