Aujourd’hui, j’habite Saint-Nazaire et je suis un passionné de sport.
Quand je travaillais, en 1956, aux chantiers
J’aimais faire du sport à la fin de la journée
Je rentrais d’abord dans ma baraque
Je prenais mon sac
Je voulais atteindre des records
Et je rêvais d’être médaillé d’or
Vite les joueurs des quakers étaient toujours à l’heure
Quand je filais aux vestiaires
J’entendais déjà les supporters
J’enfilais mon short et mon maillot
Je me prenais pour Alfredo Di Stefano
Je commençais à m’échauffer
Et j’allais m’étirer
Vite, à Herbins, tout le monde m’attends dans les gradins
Quand je rentrais sur le terrain
Je m’amusais avec mes pieds et mes mains
Je courais de gauche à droite
J’envoyais la balle en pleine ligne droite
J’étais le prince du Parc d’Herbins
Et je menais le bal jusqu’à la fin
0 à 3 on avait gagné une nouvelle fois
Aujourd’hui je ne travaille plus
Je reste passionné comme au début
Je ne suis plus un joueur
Je suis devenu un spectateur
Je rêve toujours de la médaille d’or
Et je fantasme d’entendre, sur les terrains d’Herbins qui ne servent plus à rien,
la ferveur des supporters, chantant haut et fort :
Vive le sport !