La fabrique énergétique

« La tour des Ormeaux » est une tour autonome de cinquante mètres qui fonctionne grâce à l’eau, au soleil et au vent. Cette création démontre qu’il est possible de produire de l’énergie en ville, avec une dimension esthétique et poétique, tel un emblème, une figure symbolique. Au sous-sol de l’immeuble se trouve une micro-station d’assainissement, qui fonctionne en lien avec le bassin de récupération d’eau pluviale. L’eau du bassin peut être directement utilisée pour les wc, les machines à laver le linge et le système d’arrosage des espaces verts. Une fois traitée, l’eau est pompée pour l’usage quotidien des habitants de la tour.


Le côté sud de l’immeuble est recouvert d’une double façade en panneaux solaires. L’énergie est stockée dans les batteries au sous-sol de la tour et alimente les utilisateurs, sert à charger les véhicules électriques. L’immeuble est tout de même relié au réseau de la ville pour redistribuer l’énergie en surplus.


Pour ce projet mon idée est d’exploiter le vent en produisant de l’énergie dans la ville. Les contraintes sont nombreuses : pollution sonore, visuelle, nécessité d’espace et de matériaux. Il m’est vite apparue inenvisageable d’installer une éolienne classique.


C’est la raison pour laquelle je me suis intéressée aux innovations technologiques dans la production électrique de la société EnerKite à Berlin. Son principe consiste à transformer l’énergie mécanique du vent en énergie électrique en exploitant les courants aériens à une altitude oscillant entre 300 et 1 000 mètres grâce à un cerf-volant. En hauteur le vent souffle régulièrement, sans grosses turbulences et à une vitesse plus élevée. Le cerf-volant en forme de parapente d’environ 40 mètres est relié à un générateur électrique par des câbles : un câble porteur et deux câbles de commande. Le tirage des câbles est contrôlé par un ordinateur. L’installation ne nécessite pas d’ éléments gigantesques comme pour une éolienne classique puisque le cerf-volant se plie comme une tente et ses câbles s’enroule sur la bobine. En cas de tempête il est possible de retirer le cerf-volant rapidement. Ce dispositif ne produit pas de pollution visuelle ni sonore.