Un îlot cloîtré

La majorité des bâtiments date de la Reconstruction, avec des hauteurs allant du R+1 au R+2+combles. Il existe aussi une maison individuelle rue de la Paix de l’avant-guerre et deux bâtiments rue d’Ypres dont la construction date d’après les années soixante-dix. Ces derniers atteignent des hauteurs plus importantes : cinq étages pour l’un d’entre eux. Même si les principes architecturaux de Le Maresquier se retrouvent sur cet îlot, la spécificité de cet îlot est le granite rose qui recouvre la façade des bâtiments. Son identité architecturale est donc multiple. De plus, cet îlot possède un caractère introverti. D’une part, rares sont les respirations et les percements qui permettent d’apercevoir le cœur de cet îlot. Il existe seulement un accès à son coeur mais celui-ci se révèle être une impasse. Il est donc très peu connecté au reste de la ville et possède un caractère résidentiel privatif. D’autre part, les seuils des constructions comportent des dispositifs de mise à distance par rapport à l’espace public en étant en retrait ou surrélevé par rapport à la rue. Dans la plupart des habitations, le lieu de vie ne se situe pas au rez-de-chaussée mais à l’étage comme le montrent les portes de garage, les locaux commerciaux, la dimension de certaines fenêtres. Des barrières jouent le rôle de trait d’union : murs en parpaing, clôtures en fer, palissades en bois. Par ailleurs, les balcons en saillie côté rue ne donnent à voir aucune appropriation. Ainsi, ces éléments d’observation accordent à cet îlot l’aspect d’un cloître. Seuls les magasins entretiennent un lien avec les passants. Toutefois, trois locaux sont touchés par le déclin du commerce et demeurent inoccupés. De plus, deux bâtiments de la rue d’Ypres appartiennent à des associations : l’église Chrétienne évangélique et le Relais Parental de la Croix Rouge Française. Mais celles-ci sont peu visibles et possèdent un caractère inaccessible.