SIDI HASSINE, GLOBALISATION D’UN TERRITOIRE

Un territoire contrasté, future porte sud du grand tunis

Notre site se situe à Sidi Hassine, dans le quartier du 20 mars, une banlieue informelle du Grand Tunis. Entre territoire agricole et urbanisation incontrôlée, la ville borde le lac de la Sebkha Séjoumi, un véritable réservoir de biodiversité. La zone constitue un enjeu majeur d’aménagement pour le gouvernorat tunisien. Il s’agit de la dernière zone agricole de Tunis et occupe la place privilégiée de porte sud du Grand Tunis. Un projet de périphérique est en cours et encadrera la zone. Qu’adviendra-t-il de cette zone résiduelle ?

Sidi Hassine concentre 200 000 habitants venus de toute la Tunisie pour participer à la dynamique urbaine du Grand Tunis. Elle est aujourd’hui une banlieue pauvre et marginalisée située sur les rives du lac Séjoumi. Dans un contexte urbain diffus, le territoire agricole des champs d’oliviers, des vergers arboricoles et des champs céréaliers et les quartiers informels composent le paysage contrasté de Sidi Hassine.
En effet, Sidi Hassine est historiquement le grenier agricole de Tunis. Au XVIe siècle, c’est un lieu de retraite spirituelle pour les personnalités religieuses. Un quartier se construit alors autour du
mausolée du marabout Sidi Hassine. Il s’est ensuite développé à partir du milieu des années 1970 jusqu’à aujourd’hui où il s’est démultiplié en
plusieurs noyaux (Sidi Hassine, Essijoumi, El Madrassa, 20 mars, etc.), constituant un véritable front urbain. Cette expansion s’est faite de manière spontanée, incontrôlée et illégale sur des terres agricoles, non destinées à l’urbanisation. Ces espaces ont été accaparées par des lotisseurs clandestins qui ont vendus des terrains non immatriculés. De nombreux quartiers sont ainsi nés sans eau potable, ni voiries, sans réseaux d’assainissement ni éclairage public. Certaines parcelles se situent en zone inondable non constructibles. Ces quartiers suivent scrupuleusement une trame orthogonale ponctuée d’espaces publics ouverts. Les habitants ont pour habitude de laisser
dépasser les fers à béton en toiture pour permettre à leurs descendants de construire et investir un étage supplémentaire. Bien que les potentialités de Sidi Hassine ne soient pas encore valorisées, la ville a vocation à affirmer son identité de nouvelle Porte Sud du Grand Tunis.