Lorsque les chemins de randonnée du Vexin se ramifient jusqu’aux berges
La réconciliation villes-fleuve passe par la densification des berges, mais pas seulement. En effet, le but de cette réconciliation est de réanimer le plateau et la vallée de la Seine par les chemins de mobilité douce. C’est alors un réel parcours qui se dessine pour projeter une liaison transversale à la Seine.
Comme on peut le voir au travers de la carte p.40 et des photographies prises sur place, les sentiers de randonnée sont discontinus, fragmentés et épars. Le paysage des coteaux crée une fracture entre plateau et vallée, de par le fort dénivelé, la liaison est difficile, mais cependant pas impossible. En effet, la Montcient et l’Aubette, deux rivières qui prennent leur source sur le plateau du Vexin français, confluent en zone urbaine sur les communes d’Hardricourt et Meulan avant de se jeter dans la Seine. Leur passage révèle des liaisons entre plateau et vallée plus accessibles aux marcheurs.
De plus, le réseau de GR existant sur les coteaux, ne descendant de manière que ponctuelle dans la vallée doit être densifié. Ce réseau doit dès lors pouvoir traverser la Seine en passant par les îles et rejoindre Les Mureaux. Ce passage dans l’entre-deux de la vallée est alors l’occasion pour Meulan-les-Mureaux de mettre en place de nouvelles infrastructures au service du plaisir au fil des berges et du dialogue entre meulanais et muriautins. Le projet de la passerelle de Meulan à l’initiative de la ville des Mureaux permet de franchir la Seine reliant Les Mureaux à l’île du fort par une promenade cycliste et piétonne. Ce projet doit donc être levier pour la ville de Meulan-les-Mureaux dans l’instauration d’un nouveau dialogue.
Lorsque les sentiers de randonnée peuvent révéler des panoramas remarquables
Notre insertion sur site a révélé de nombreux points de vue qui ne sont pas mis en évidence dans les villes. Leur mise en valeur permettrait non seulement de développer ces points attractifs déjà présents sur les crêtes mais également de ponctuer la liaison plateau-vallée.
Par exemple, Meulan Paradis, situé sur une colline, pourrait se voir traversé par le GR1. Ce serait alors l’occasion pour les randonneurs d’entrer dans une zone urbanisée en découvrant Meulan autrement que par son centre-ville. Ce point de vue s’ouvre sur Paris, la défense, et offre une vue imprenable sur les berges qui seront réanimées par le projet Le bras de Meulan.
De même qu’au niveau du GR2 passant par les Cottages dans Hardricourt, une vue dégagée s’ouvre sur l’île Belle et le projet de l’Ile Labo.
Ces points de vue révélés seront alors une nouvelle manière de faire patrimoine.
Lorsque les gares s’intensifient jusqu’aux centres-villes et aux berges
Alors que la gare des Mureaux fait déjà l’objet d’une reconversion par la ville, les communes de Meulan et Hardricourt, en face-à-face géographique sur deux collines, possèdent chacune une gare, respectivement gare de Thun-le-paradis et gare de Meulan-Hardricourt. Elles sont sur la ligne de Paris-Saint-Lazare à Mantes-Station. La densification des berges implique des échanges plus nombreux. De meilleures liaisons gare-berge, et gare-centre-ville doivent donc être repensées. Durant notre immersion sur le site, nous avons observé des gares « timides », dissimulées le long des coteaux et difficiles à trouver. L’une, celle de Meulan-Hardricourt étant déjà longée par le GR2, pourrait servir d’exemple à la gare de Thun qui pourrait alors voir le nouveau sentier tracé depuis Meulan-Paradis la traverser.
Ces gares situées entre le plateau et la vallée deviendraient alors des pôles d’échanges multimodaux permettant ainsi de lier les différents moyens de transports. Ces nouvelles plateformes désenclaveraient les gares en rendant les villes plus accessibles et en devenant des portes du Vexin français et de la vallée de la Seine.
Enfin, la ville de Meulan est engorgée de véhicules se stationnant de part et d’autre de la chaussée. Afin de répondre au mécontentement des commerçants et aux nouveaux pôles gare, des parkings (silos, couvert, ouvert, parc relais) seront installés et traités dans les différents projets que nous développons. Ces nouvelles aires de stationnement permettront de libérer les berges de surfaces asphaltées réservées aujourd’hui aux véhicules.
Lorsque la vallée de la Seine redynamise les centres-villes
Depuis les gares, il sera alors plus facile de regagner les centres-villes et les berges. Cependant, « Meulan, c’est une ville qui se meurt. […] Y’a des petites choses à faire pour le commerce, par exemple, y’a le Vexin qu’est derrière et quand vous arrivez sur le pont, vous ne savez pas qu’il y a une rue commerçante. Et puis, par exemple, la rue, comme elle est bien commerçante, la mettre piétonne, ou faire un essai tout au moins. […] Après il y a deux, trois animations dans l’année, la fête du fromage par exemple, et vu que ça marche bien, il faudrait que ça serve d’exemple […] et puis il y a les jours de marché qui sont tous les deux en semaine, les lundi et vendredi, donc les gens qui travaillent, ils vont pas au marché. » Frédéric – tient une épicerie italienne.
La parole commerçante traduit très bien le manque de communication entre ces villes de frange métropolitaine et le PNR du Vexin français. Les centres-villes doivent alors se retourner vers les berges pour redevenir attractifs tout en communicant leur existence au Vexin français. Le prolongement du réseau viaire existant jusqu’aux berges permettra de lier les nouvelles infrastructures aux coeurs historiques.
De plus, face à la demande importante en logements et le besoin de redynamiser la ville centre, des échanges mutuels pourraient avoir lieu à plus petite échelle afin qu’une population plus aisée permette aux centres-villes de revivre du fait de leur pouvoir d’achat plus élevé.
Néanmoins, quels apports extérieurs, quels points attractifs peuvent-être mis en place pour dynamiser le territoire de Meulan-les- Mureaux de manière durable ?
