VIVRE A SIDI HASSINE, L’EXPLOSION DES INEGALITES

Fatma a commencé sa journée à 7h pour s’occuper de son mari Nourredine, handicapé. Avant la révolution, il était vendeur d’alcool au noir. Il s’arrangeait avec les policiers pour son commerce, à coups de pots de vin. Maintenant, Fatma et Nourredine travaillent au marché de Sidi Hassine. Une vie de dur labeur. Pour alimenter son étal, Fatma envoie son mari acheter de la marchandise au marché de gros de Bir El Kasaa, dans la ville d’El Mourouj au sud de Tunis. Le quotidien est d’autant moins facile que l’accès au soin est un combat de tous les instants. Outre les déboires administratifs pour se procurer un carnet de soin, l’un des trois dispensaires de la commune, incendié à la Révolution, n’a jamais été reconstruit.

Warda a 60 ans, originaire de Sidi Hassine elle vie dans la rue depuis un an maintenant. Depuis quelques temps, elle peut difficilement marcher à cause d’une paralysie de sa jambe gauche. Tout comme pour Fatma, Warda a eu de grandes difficultés à accéder aux services de soin. Son état de santé s’est dégradé jour après jour, l’empêchant de ainsi travailler. Aujourd’hui la mendicité est sa seule source de revenus.

Hassan est un ancien « Barbéchas ». Dès l’âge de 16 ans il a dû quitter l’école et commencer à récolter les déchets métalliques afin de les revendre à des usines pour nourrir sa famille. Les « Barbéchas » représentent 67% du système de collecte des déchets autour de la Sebkha. Malgré cela, leurs conditions de travail restent dangereuses pour la santé (manipulation de déchets toxiques, …) et leur fonction méprisée. A présent, Hassan a créé une association et se bat pour que les « Barbéchas » aient un cadre de travail légal afin de pouvoir bénéficier de services tel que la sécurité sociale.