Discuter – Rechercher – Produire


A l’échelle du marais indivis, les trois projets portent en eux différentes temporalités. Ils permettent successivement et distinctement d’expérimenter les nouveaux usages à travers la permaculture et une application calendaire en lien avec les habitants et les denrées produites, d’arpenter le paysage et ses curiosités puis d’en offrir une synthèse grâce à l’observatoire et ses folies et enfin d’en découvrir l’intégralité des potentialités grâce à un laboratoire ouvert sur le marais d’expérimentation, ses ressources actuelles et en devenir. Ce laboratoire décline trois grands axes issus de l’analyse précédente qui mettait en exergue les liens étroits qui unissent les acteurs et les ressources : discuter, rechercher et produire. Ce qui caractérise ce projet est la mise en abyme de ces trois notions aussi bien à l’échelle territoriale et des enjeux qui le dépasse, qu’à sa propre échelle et la programmation qui en découle mais aussi à l’échelle architecturale des trois centres qui le composent. Ces trois axes porteurs de projet vont se développer au sein de trois entités : le laboratoire citoyen (axe dominant : discuter), le centre de recherches en deux parties (axes dominants : rechercher et produire) d’enjamber le canal et d’entrer dans le territoire du marais. Si l’édifice émerge du sol, par l’acte d’enjamber le visiteur se décolle de celui-ci. En quittant le bocage et en entrant dans le marais il donne une épaisseur à ce seuil qui se matérialise à travers le forum. A ce stade-là le visiteur peut soit continuer sa promenade, soit entrer dans « Les Coulisses du Marais ». Le laboratoire citoyen prend forme sous les traits d’un théâtre amovible selon les besoins des spectateurs et des acteurs. L’ambivalence de cette programmation permet de jouer sur la nomination des espaces et ainsi de scénariser la mise en tension des conflits qui le caractérisent.

Les scènes, espaces de représentations des conflits

Comme nous l’avons évoqué dans temporalité des 3 projets, il est proposé un temps de rencontres et de discussions au sein du Laboratoire Citoyen. Au-delà de permettre les rencontres citoyennes porteuses d’expérimentations autour de la paludiculture et de la permaculture, le laboratoire citoyen accueille les débats et les réunions de la Commission Syndicale de Grande Brière Mottière dans le théâtre du marais. Cet espace de forum comprend une série de gradins réversibles. La plus usitée donne à voir le marais et l’observatoire qui se situe à la lisière de la réserve. Dans le cas inverse, il s’ouvre sur les champs, le bocage, ce qui préexiste. Chacune de ces scènes sont alors doublé par un espace extérieur. Lorsque la scène s’ouvre du côté du marais, un prolongement lui est offert en contrebas. Cet espace extérieur dévoile des contours différents au gré des saisons. En hiver l’eau s’invite et est au cœur des débats. Dans l’autre cas, le parvis du Laboratoire Citoyen accompagne la scène intérieure.

Le foyer, espace de rencontres

De plus, l’un des enjeux est de reconnecter les habitants, nouveaux arrivants ou non, à leur territoire. Il est donc proposé un point d’information touristique sous les gradins, qui en plus d’informer les personnes extérieures, s’adresse aux nouveaux Briérons en remettant ainsi l’identité briéronne au centre des préoccupations.

Les coulisses et les balcons, espace servant et espace de ressources

Mitoyen au forum, un espace servant regroupe les circulations et les bureaux nécessaires au fonctionnement du laboratoire citoyen. Celui-ci s’ouvre sous forme de balcons, côté Scène du Marais, et offre des vues semblables aux loges dans un théâtre de poche. Le mur opposé s’épaissit et accueille les ouvrages et autres matériauthèques, tout ce qui de près ou de loin s’apparente aux connaissances scientifiques et littéraires du marais.

Le gril, structure porteuse apparente

En apparence suspendu au plafond du bâtiment, un gril vient accueillir les éléments techniques relatifs au théâtre (lumière, son, etc…). Il est aussi accessible par les usagers sous la forme de mezzanine. On peut y lire, s’y prélasser, habiter les hauteurs du bâtiment. Sous ce gril la régie se déplace le long d’un pont. L’ensemble de ce dispositif est rendu possible par le système constructif de portique qui donne une épaisseur suffisamment importante pour occuper.

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