Les forges merveilleuses de Trignac

Les forges de Trignac, dont la production démarre en 1882, ont été créées en 1879 par la société des mines d’Anjou, avec près de mille ouvriers en février 1887. Avec une production de fonte de 69 000 tonnes pour 1500 salariés au cours de l’année 1900, la société est frappée de plein fouet par la crise de la construction navale, ce qui l’a conduit à la fermeture définitive des portes en mars 1943.   

Ce paysage bétonné de Trignac, reste le souvenir d’une époque ascendante de l’industrie métallurgique de la ville.

Implantées entre Saint Nazaire et la Brière, ces monstres sacrés sont des emblèmes de la ville de Trignac, en mémoire d’un des plus gros centres industriels de la presqu’île guérandaise.

Aucun regard ne peut les ignorer sitôt que l’on emprunte la route bleue en direction de Guérande ou de Saint Brévin, à la hauteur de Trignac.

Que sont donc ces figures iconiques, s’étirant, tendant le cou et les vertèbres?

Le lieu où les hommes de la terre étaient transformés en hommes d’usine, où travailler dans les forges était synonyme de l’enfer, à cette époque appelées “godard” où “goda” qui signifiait l’enfer. 

Les ouvriers étaient souvent victimes d’accidents de travail parfois mortels, brûlures; fractures, coupures, faute de mesures de sécurité. 

Les vestiges de ce qu’il en reste après diverses phases de destruction : l’aire de stockage des matières premières, l’estacade à charbon, des silos d’une hauteur d’environ 35 mètres dominant le paysage de l’estuaire ;

Les fours à coke, la base et les cheminées tronquées d’un haut-fourneau, peu de choses finalement.

Quel avenir pour ces ruines?

Garder la mémoire de ce passé à travers des activités, touristiques. Redonner vie à cet endroit en illuminant ces vestiges chaque soir afin qu’ils continuent à garder leur aspect iconique de la ville de Trignac. 

Penser à le rendre accessible de son environnement immédiat à travers l’ouverture de petites voies piétonnes, vers la Brière, les gens du voyage et le marais. 

Baudelaire disait « … Qu’il contient toujours un peu de bizarrerie, de bizarrerie naïve, non voulue, inconsciente, et que c’est cette bizarrerie qui le fait être particulièrement Beau ».

S’ils restent attirants angoissants, ne fallait-il pas susciter un autre regard sur cette architecture luciférienne par des éclairages nocturnes ?