Camping – Campus

Dans le tumulte d’une nuit de la tempête maritime en février 2016, un marcheur aux allures de tortue claudique à la lumière des réverbères de la rue de Lille. Il porte sur son dos sa carapace, la seule chose qu’il possède depuis une durée qu’il serait bien incapable d’apprécier, puisque le temps n’a plus vraiment d’importance pour lui. La pente est raide, et la houle salée lui brûle les poumons. Il relève son nez rougi par le vent vers le haut de la côte, et y constate la présence, comme sur un promontoire, d’une arche majestueuse. Fatigué de lutter contre les rafales et trop ivre pour continuer, il déplie la maison qu’il portait sur son dos quelques minutes plus tôt, et l’installe là, au pied de cet étrange menhir de granit.