Chantiers polyglottes

Rendez-vous lundi matin au bassin de Penhoët. Le plus grand chantier naval d’Europe s’étend sur 150 ha. Fondé en 1856, c’est le coeur, le poumon de la cité. Des cohortes d’opérateurs, soudeurs, conducteurs de travaux, charpentiers métalliques, chaudronniers, informaticiens, ingénieurs franchissent les portails du chantier dans un ballet frénétique de fourgons, vélos, voiturettes et petites berlines.

Tous s’affairent autour de la masse ivoire et brune du Grandiosa 331 mètres de long, 43 de large. Ce paquebot de 2408 cabines commandé par la compagnie MSC, croisera en Méditerranée l’hiver prochain.

Si vous tendez un peu l’oreille vous réviserez vos langues vivantes. Français, anglais, polonais, portugais, russe, bulgare, espagnol, italien…

7 000 ouvriers venus de toute l’Europe sillonnent les chantiers.

Cette pluralité des langues, des origines, des traditions, manières de vivre des Nazairiens contraste avec la monotonie, la neutralité de la ville. La réalité sociale de Saint-Nazaire est bigarrée, plurielle, riche. Cette tradition d’accueil de l’autre, cette solidarité remonte au passé ouvrier de la ville.