Mouvement moderne

Ah ! St Nazaire… Tu as beaucoup souffert par le passé, et tu souffres aujourd’hui d’une image négative. Proposez donc à vos proches de passer un week-end à Saint-Nazaire, ils vous regarderont avec de gros yeux, voire avec pitié. La bourgeoisie nantaise et parisienne préfère ignorer ‘Saint-Naz’ pour mieux rejoindre ses villas bauloises. Le reste de la population voit dans cette cité industrielle une ville grise, moche, et polluée.  Saint-Nazaire serait-elle une éternelle incomprise ?

Certes, la comparaison peut sembler peu flatteuse avec ses voisines du littoral.

En grande partie détruite durant la seconde guerre mondiale Saint-Nazaire peut être qualifiée de ville martyre. Les chiffres sont éloquents : 479 tués ; 576 blessés ; 50 bombardements ; 3990 maisons détruites ; 3010 maisons touchées. Seule une centaine de demeures sont restées intactes.

Reconstruite sur un modèle unique influencé par le « Mouvement Moderne », l’emploi de l’acier et du béton est roi. Les axes sont larges, presque démesurés, la pierre remplacée par le béton. Inspirés par la société industrielle, les urbanistes et architectes modernistes de l’après-guerre ont trouvé à St Nazaire un cadre où appliquer leurs idées.

Ce style uniforme et monotone saute aux yeux lorsque nous y déambulons.  La ville dégage en effet une impression d’homogénéité que renforce un urbanisme rectiligne et « fonctionnel ».

Néanmoins ces façades blanches, grises, ces constructions monolithiques, ces axes larges correspondent à un style nazairien, une image de ‘marque’. Elle est assumée voire revendiquée par ses habitants.