Un silo dans le paysage briéron?

L’intention est de marquer visuellement ce vaste paysage ouvert qu’est la Brière, en contre-poids du passage de l’autoroute. Cette gare devient une entité dense et visible, une émergence dans ce «plat pays vert».

De l’extérieur, installée au cœur même des mobilités existantes dans la boucle de l’échangeur, sa structure contraste dans la perspective horizontale. Cette gare prend la forme d’un large silo ajouré, de 140 mètres de diamètre qui s’impose dans le paysage, en réponse au Silo de la biodiversité qui investit l’anneau Sud de l’échangeur. A l’image des vasques de béton de Donges qui longent la voie de chemin de fer, ces deux émergences en miroir captent le regard. Elles définissent une transition entre l’immense perspective rurale de la Brière et la nouvelle unité urbaine du transect.

De l’intérieur, les programmes se croisent pour trouver des vues sur le paysage environnant : la Brière au Nord, la ville de Saint-Nazaire au loin. Deux rampes hélicoïdales extérieures circonscrivent les activités ambulatoires sur quatre niveaux de plateaux. Toujours en connections, toujours en regard, ils lient les différentes temporalités imposées par les grandes mobilités.

Le parc de la Haute Urbanité, entre le silo Porte à Porte et le nouveau quartier d’Auchan

Densifier les infrastructures dédiées à la mobilité en un lieu permet alors de dégager une vaste zone, au Sud entre l’autoroute et la zone commerciale, dans laquelle la Brière peut se ré-étendre. La libération de l’autoroute de ses remblais, permet à la fois le passage humain et humide. Un nouveau réseau de noues qui connectent le canal à la noue existante d’Herbins le long de l’avenue de la mer, permet d’atténuer les inondations de la Brière et de retrouver l’écoulement naturel des marais vers le Brivet et la Loire. Tout cet espace, réinvesti peu à peu du végétal, devient le Parc de la Haute Urbanité. Il est dédié à la pause une fois sorti de la densité de la gare. A la fête de quartier aux beaux jours pour les habitants de Certé. A la circulation des cyclistes, des piétons, des badauds, des perdus, des pressés. A la contemplation, les pieds dans l’eau. C’est une vaste masse végétale qui fait le contrepied du front bâti qui s’installe plus au Sud de l’avenue de la Mer. Parc tantôt sec, et peuplé des habitants du coin, ou investi de toute part quand il accueille une annexe du festival Estuaire. Parc tantôt inondé, favorisant l’accroissement de l’écosystème végétal du marais et permettant toujours les connexions inter-quartiers.

Relier les individus d’une porte à une autre, c’est ce que propose cette gare. De la porte de Nantes à la porte de Saint-Nazaire. De la porte d’un habitant de Trignac à la porte de la zone commerciale. De la porte de la Brière à la porte du centre-ville.