La Maison de l’eau: un complexe métropolitain hybride et écologique

Le bassin filtrant, le centre de recherches et le musée de la biodiversité

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Le silo agricole de Meulan

 

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La halle industrielle des Mureaux

Le projet architectural développé concerne l’aménagement de l’équipement métropolitain lié à la ressource en eau sur l’Ile Belle, devenue l’Ile Labo. Ce centre de recherche - musée de la biodiversité, appelé Maison de l’eau, constitue la première étape de développement de l’utopie réelle liée à la dépollution de la Seine.

Ce complexe permet donc d’impulser, à court terme, les premières recherches liées à la phyto-épuration de l’eau, tout en mobilisant les acteurs locaux présents sur le territoire et des experts internationaux (chercheur en hydrogéologie, ingénieur hydraulicien, agent de la qualité de l’eau, technicien de laboratoire, etc.). Ce projet combine intervention architecturale et paysagère puisque la colonne vertébrale de l’intervention réside dans l’implantation d’un bassin filtrant expérimental de dimension métropolitaine. Ce bassin filtrant regroupe sept types de plantes nécessaires à la dépollution de l’eau prélevée dans la Seine. Mais plus qu’un dispositif technique expérimental, l’idée est de considérer ce bassin comme un nouvel espace public majeur, intégrant l’Ile Labo dans une stratégie de reconquête des berges de Seine à Meulan-les-Mureaux. En termes d’implantation urbaine, le projet vient créer une continuité entre deux patrimoines industriels marquants de Meulan et les Mureaux.

Au XXe siècle, les berges du fleuve ont été investies par diverses industries, attirées par l’importante ressource en eau, la disponibilité des terrains et la bonne desserte des transports à proximité de la capitale. Aujourd’hui, la plupart des grandes industries a disparu du bord de Seine. A Meulan et les Mureaux, on retrouve cependant quelques témoins de cet essor industriel passé. Ainsi, sur la rive droite, un silo agricole, toujours en fonctionnement, vient marquer le paysage fluvial de Meulan. Tel un signal vertical, un « phare » sur la Seine, le silo est visible depuis le centre de la ville, depuis les deux rives et depuis les coteaux. En termes fonctionnels, il est un élément essentiel de liaison entre le plateau du Vexin et la Seine, puisque le grain stocké en son sein provient des cultures agricoles du Vexin. Les céréales sont ensuite exportées via le transport fluvial de la Seine en direction du port de Rouen ou du Havre. Le silo se situe donc à un emplacement stratégique des berges de Meulan et d’Hardricourt, puisqu’il marque la fin du bras de navigation fluviale lié au transport de marchandises et de matières premières. Le reste du bras est un espace dédié aux loisirs et aux sports nautiques en lien avec le centre-ville de Meulan. Le silo, comme figure marquante du territoire, témoigne ainsi d’une histoire industrielle toujours présente en bord de Seine. De l’autre côté du fleuve et dans l’axe du silo, une halle de stockage à la structure métallique visible, témoigne également de l’histoire industrielle des Mureaux. L’hypothèse prise en compte pour le développement architectural du projet consiste, alors, en la réactivation des témoins industriels en les intégrant au développement d’une frange industrielle écologique et expérimentale.