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Archives de Catégorie: Vigny
Un axe vers la mer
Depuis l’Antiquité, Paris (Lutecia) et Rouen (Rotomagus) sont reliées par des voies qui franchissent l’Oise à Pontoise et courent dans le Vexin français jusqu’à Saint-Clair-sur-Epte. L’une porte le nom d’un célèbre dictateur romain : la Chaussée Jules César.
Bien que sa vocation principale soit la circulation rapide des armées romaines, elle n’en était pas moins un axe stratégique de transport de marchandises entre la capitale et la mer. Cette voie était l’axe de développement de l’habitat antique.
Au Moyen-Age, l’axe de circulation s’est déplacé sur le tracé de l’ancienne N14 et le développement des villages s’est concentré dans les vallées, proche de la force hydraulique.
La D14 – une route nationale
Parallèlement à l’axe antique, on construit donc un axe de transport majeur pour accéder à Rouen puis à la mer. Route impériale de seconde classe sous Napoléon 1er, l’actuelle D14, alors Route 15, garde une grande importance pour rejoindre la Manche.
Aujourd’hui, on pourrait croire que la construction parallèle de l’A13 dans la vallée de la Seine a fortement désengorgé la D14 mais on constate que la fréquentation des 2 voies rapides est quasiment équivalente à l’approche de Paris.
L’enjeu est de conforter l’importance historique et la valeur d’axe économique en renforçant son efficacité de desserte du territoire tout en diminuant les effets néfastes d’une circulation trop dense. (Photos de la D14)
Les PNR d’Ile de France
Dans la région de grand Paris, il y a 4 PNR existants et 2 PNR en projet. Ils occupent une place importante pour le territoire du Grand Paris.
Les PNR ne sont pas des parcs fermés dénués d’activités humaines. Au contraire, leurs positions proches de l’agglomération parisienne et leur accessibilité facile par la route, leur confère une attractivité économique et résidentielle indéniable. Ils sont donc sujet à une pression foncière considérable.
Le PNR du Vexin français
Les terres agricoles constituent 70% du territoire du Vexin. 80% des cultures sont des grandes cultures céréalières destinées à l’export. (Photos du plateau agricole)
L’absence de diversité des plantes cultivées, ajoutée à l’utilisation massive des pesticides entraîne un appauvrissement des terres. En considérant la terre comme un bien commun, il parait indispensable d’agir pour la régénérer et protéger.
Le PNR du Vexin Français se situe entre deux bassins d’emplois importants: l’agglomération parisienne évidemment, dont Cergy est la polarité la plus proche, et l’agglomération de Rouen. Cette situation géographique intermédiaire est porteuse d’un potentiel économique aujourd’hui peu exploité.
L’enjeu ici est de rendre possible le développement économique du territoire tout en protégeant ses patrimoines paysagers (sols agricoles et sites naturels) et architecturaux (monuments, villages). Il s’agit donc d’arriver à maîtriser l’urbanisation tout en permettant l’installation d’entreprises sur le territoire du Vexin.
Concentration du développement pour protéger le territoire
Concentrer le développement d’activités le long de la D14 permet à la fois de limiter le mitage des nouvelles installations sur la campagne et à la fois de développer de l’économie locale sur le territoire du Vexin.
L’encombrement de la D14 aux heures de pointes, dû en grande partie à la concentration des emplois à Cergy et Paris, pourrait diminuer. Cela serait profitable pour la qualité de vie des actifs Vexinois, souvent condamnés à effectuer de longs et pénibles trajets en voiture pour rejoindre leur lieu de travail.
Le terme « STRIP »
Le Strip projet
Notre projet va réinterpréter le modèle de Las Vegas Strip sur la D14. L’idée principale est de dessiner un « Strip » qui liera des nouvelles zones d’activités le long de la D14, de créer des lieux de travail attractifs et facilement accessibles afin que la route devienne une polarité urbaine et non plus seulement une infrastructure.
En parallèle du développement du strip économique, et face au constat d’une agriculture intensive ultra dépendante, le projet est d’expérimenter une nouvelle forme d’agriculture capable de convaincre de son intérêt écologique et économique, le long de la D14. (Details du bocage industriel)
L’agriculture et le bâtiment (deux secteurs bien développés sur le territoire du PNR) sont les plus gros producteurs de déchets en France. Maintenant au PNR, ils sont exportés à l’extérieur du Vexin pour être revalorisés.
En profitant du développement du strip, le projet relocalise la filière de valorisation de ces déchets, dans le but d’y trouver une plus-value écologique (compost à partir des déchets agricoles, chauffage urbain à partir de l’incinération des déchets non recyclables) et économique (filière de métaux et plastiques recyclés à mettre en relation avec les usines automobiles de la Vallée de la Seine.)
Les zones d’activités ont chacune un thème dominant mais elles ne sont pas hyper-spécialisées.
Une maillage multimobilité
La mise en place d’un bus à haut niveau de service (BHNS), circulant sur une voie lui étant réservée aux heures de pointe, permettra de diminuer la circulation et surtout un accès facile et rapide aux nouvelles zones d’activités situées à la proximité directe de ses arrêts.
Ce bus permettra aux personnes n’ayant pas les moyens de se déplacer en voiture (jeunes et personnes âgées notamment) d’accéder rapidement aux services et loisirs urbains, mais également aux citadins et touristes d’accéder au coeur du Parc du Vexin, à la manière du Baladobus déjà en service depuis plusieurs années.
En complément de ce transport collectif, un réseau de voitures et vélos électriques en location (courte ou longue durée), associés à des bornes de recharge installées sur le territoire du Vexin viendra compléter l’offre de mobilités alternatives. L’accessibilité piétonne aux strip sera assurée par la prolongation du réseaux de chemins déjà développé.
Vigny
Vigny est une commune centrale au Vexin comptant 1 081 habitants. Elle est composée de deux noyaux anciens : le village de Vigny et son château, situés dans la Vallée de l’Aubette, et le Bord’haut de Vigny, hameau linéaire implanté le long de l’ancienne RN14, sur le rebord du plateau. (Photos de Vigny)
Plan masse
La construction du projet s’est concentrée sur Vigny Strip.
Deux principes d’aménagement urbains pour agrandir les zones d’activités:
- architecture/infrastructure, tendue en fuseaux le long de la route et directement accessible depuis les arrêts de bus en site propre
- architecture plus fragmentée, implantée perpendiculairement à la route et desservie par des contre-allées parallèles à la route
Des contres-allées permettent de désservir les activités vite tout en évitant coeur du village du Bord’haut.
La D14 est une barrière presque infranchissable. Pourtant, les relations entre Vigny et Le Bord’haut de Vigny sont nombreuses, notamment depuis l’installation du collège au Bord’Haut. Le projet propose de conserver le passage souterrain (le plus large) à hauteur de la route d’Us mais de changer complètement le deuxième près du collège.
Route en tranchée
On propose de creuser la route pour permettre de construire un franchissement qui enjambe la D14. Ainsi, par un large pont prolongé par des chemins on peut y traverser aisément.
L’abaissement de la position de la route en tranchée permet aussi de dégager la vue en abattant le mur anit-bruit. Situé sur le rebord du plateau, on peut alors jouir d’une magnifique ouverture sur le paysage.
Programme
Le secteur que nous avons développé à une échelle plus précise se situe autour du franchissement construit sur la D14. Surmonté d’une large esplanade qui s’ouvre sur le paysage, il articule la route, désormais pratiquée par le BHNS, l’accès au Bord’haut et particulièrement au collège, et la descente au village de Vigny.
Le premier projet propose des services et des équipements profitables aux usagers de la ZA.
Le centre de tri des déchets est agrandi et diversifié, la nouvelle partie du tri des déchets du bâtiment est associé à une Plateforme de l’Éco-construction.
Le long de la route, on implante une filière industrielle de production de compost destiné à régénérer les terres de la frange expérimentale d’agro-écologie de la D14, associé à une pépinière.
Étapes du projet
Étape 1 : Mise en place du TCSP – Arrêt Vigny Château
- parking multimodal
- pépinière
- tour d’observation
- office de tourisme
Étape 2 : Réinvestissement des halles industrielles
- extension du centre de tri – déchets du bâti et déchets organiques
- brocante – vente directe des matériaux de récupération
- halles de fabrication des agricomatériaux
- halles des artisans
Étape 3: Franchissement – Arrêt Vigny Château d’eau
- route en tranchée
- place/escalade au dessus de la route
- centre routier – pôle multimodal, services aux entreprises et automobilistes
- fabrique de compost
- centre d’éco-contruction
Étape 4: Extention de la ZA dans l’ouest
Vigny Strip, Vigny Village
Projets archi
Plateforme d’éco-construction
Le plateau de Vexin sert à la re-habilitation des villages.
Les halles anciennes à Vigny sont agrandies et utilisées pour fabrication des éco-materiaux et comme les espaces pour des artisans. Les éco-materiaux sont fabriqués depuis les champs et le bois planté au Vexin.
Le centre de tri des déchets à Vigny est agrandi et diversifié, il s’occupe en nouveau du tri des déchets du bâti. Des matériaux de construction depuis le parc sont triés, récupérés ou re-expédiés. Les materiaux reutilisables, qui sont récuperés, sont revendu directement au consommateur par l’intermédiare de la «Brocante de la construction».
Le Centre d’info de l’éco-construction est installée au Bord’Haut de Vigny regroupant un centre de formation, des expositions, des ateliers de fabrication, des espaces pour les spécialistes…
Fonctionement de la plateforme
Éco-construction – approche
Comme la première référence j’ai pris le village. Les maisons ont l’air très ressemblantes mais en faite toutes sont différentes.
Ici, il y a une référence pour l’approche. Les maisons font un ensemble même si elles sont différentes. Chaque maison est contruite avec l’autre material.
Centre d’info – fonctionement
Les maisons sont accesibles individuellement mais elles sont aussi liées en intérieur. On peut les séparer ou connecter.
Chaque maison a une differente façade car chacune est construite avec un autre material. Paille, pierre, bois, béton chanvre…
Centre d’info – coupes
Centre d’info – plans
L’ESPLANADE DES ROUTIERS ET LA TOUR DES ACTIVITÉS
Un centre-route
Le projet est de créer un centre-route urbain, un espace d’activités et d’échanges, un lieu de vie sur la D14. Outre sa vocation fonctionnelle, l’esplanade qui enjambe la route est un lieu de rencontre métropolitain. On peut y croiser des personnes d’horizons très différents (collégiens, habitants du coin, camionneurs et routiers, touristes, artisans, employés, chefs d’entreprise, agriculteurs, franciliens en transit ou en week-end, …) venant d’ici et d’ailleurs. C’est l’ambiance conviviale des anciennes haltes routières avec leurs resto-route et leur station essence, proche des villages, qui est ici recherché, sans pour autant nier la dimension infrastructurelle lourde de la 4 voies, qui vient comme contrepoint contemporain.
Un repère territorial et un bâtiment-paysage
Un repère territorial
Le choix de la verticalité de l’architecture n’est pas anodin. Symbole de modernité et de prospérité, la tour, même si elle est souvent critiquée, est synonyme d’une certaine réussite économique que le Vexin est en droit de proclamer.
Mais dans ce cas précis, la tour a un rôle plus évident de landmark dans le paysage. À la manière des châteaux d’eau qui ponctuent l’horizon Vexinois, la tour des activités est un point de repère territorial.
Visible de partout sur le plateau car construite sur la ligne de crête, cette tour pourrait être assimilée à un phare guidant les randonneurs perdus dans la campagne du PNR.
D’en haut de cette tour, la vue offerte est aussi un nouveau point de vue sur les paysages du Vexin et leurs patrimoines cachés dans les vallées. L’enjeu est donc pédagogique : faire découvrir le patrimoine Vexinois en considérant, comme Geddes et l’outlook Tower d’Édimbourg, la tour comme un “ temple de la vision “ qui doit, à travers l’expérience visuelle, former les yeux à un nouveau regard sur le monde.
Un bâtiment-paysage
Le bâtiment s’implante sur la rive sud de la D14, en se glissant le long de la route. La structure en béton, massive et dont les trames suivent la géométrie de la route, se retourne pour franchir la 4 voies et former l’esplanade. L’architecture dessinée là fait référence à un ouvrage routier purement technique.
Surmontée par une toiture végétalisée qui se plie, cette (infra)structure routière habitée accompagne la courbe de la route. Les pans de toiture sont en continuité avec le sol et se décollent progressivement comme si les strates de calcaire du rebord du plateau s’étaient brusquement soulevées.
Référence
Le projet du Seattle Olympic Park de Weiss et Manfredi, m’ a servi de référence dans la conception de l’esplanade. En effet, ce qui m’a intéressée ici sont les rapports étroits qu’entretient l’infrastructure, avec l’architecture qui vient s’y glisser (un pavillon d’exposition) et le dessin du parc paysager sur le toit. L’ensemble crée un paysage qui met en relation directe la ville avec le port et la mer.
Plan masse
1 – La plateforme de l’éco-construction
2 – La Fabrique de compost et la pépinière du Vexin
3 – L’esplanade des routiers et la tour des activités